24 Juillet 2017
Par Dominique Monnier, dimanche 23 juillet 2017 à 14:36 :: Informations cantonales
Le courrier de l'ouest
Le Grand Prix Rétro fait son show
Au Puy-Notre-Dame, le week-end a été bruyant et étonnant.
Après la nocturne de la 21e édition du Grand Prix Rétro le samedi soir, les cyclecars, side-cars, motos et voitures sportives ont continué de tourner, hier, dans les rues ponotes.
Entre deux passages, les véhicules datant de l’entre-deux-guerres étaient visibles sur les différents paddocks au milieu de la boucle.
Si les organisateurs parlent de « démonstrations », les pilotes se sont pris au jeu, gratifiant le public de nombreux dépassements vrombissants.
Un rendez-vous important pour les fans de rétro, certains venant même d’Angleterre.
On pouvait déjeuner dans tous les coins du circuit
Il y avait comme un air d’entre-deux-guerres samedi soir dernier lors de la nocturne du Grand Prix Retro au Puy-Notre-Dame. Une odeur d’essence aussi. Un vacarme, enfin, à ravir tous les amateurs de mécanique et de véhicules d’antan.
Tour à tour, cyclecars, tricyclecars, motos, side-cars et automobiles sportives quittaient leur paddock, arpenté par de nombreux curieux, pour rejoindre le circuit d’1,5km dans les rues du village.
« Tous ces engins ont été construits avant 1940 », explique Pierre-Étienne Lambert dans la zone réservée aux tricyclecars. « À l’époque, seule une clientèle aisée pouvait se procurer une automobile. Les ventes de cyclecars ont donc explosé.
D’autant plus que ces véhicules étaient exonérés de vignettes pour rouler », raconte ce passionné de 57 ans originaire du Val-d’Oise.
Il y avait souvent vingt mètres de queue pour acheter des galipettes
« Des Anglais viennent en tricyclecar, ils sont fous ! »
Son tricyclecar, de la marque britannique Morgan, il l’a rénové entièrement à partir d’un châssis.
Depuis, il parcourt la France avec son fils Maxence pour présenter son trois-roues.
« Mais le Grand Prix Retro reste un événement majeur.
Il attire du monde de partout, même des Anglais.
Certains font le trajet en tricyclecar, ils sont fous », raconte, admiratif, le jeune trentenaire.
Des anciens et de jeunes bénévoles assurent le succès de toute la région
L’auto rétro, les deux insépérables le confessent, est une passion chronophage : « Tu roules une heure, tu bricoles une heure. C’est le credo ! »
Environ 5 000 € pour un nouvel embrayage sur la Morgan, des pièces sur-mesure fournies par des fondeurs… Un loisir qui a aussi un coût.
Des queues interminables dans les stands à midi
Mais le jeu en vaut la chandelle. « Même si l’organisation du Grand Prix appelle ça une démonstration, quand on a une poussée d’adrénaline, on double », s’amuse Pierre-Étienne Lambert. Un trop-plein d’enthousiasme qui lui a valu de finir dans le décor lors de la précédente édition.
Cette fois néanmoins, la Morgan a tenu l’asphalte.
Tous n’ont pas vécu une soirée aussi tranquille à l’instar de Pierre Hardy, le pilote du numéro 28, un tricycle Darmont Spécial de 1930.
« J’ai fait un tour, puis je me suis arrêté et impossible de redémarrer », se lamente le Normand qui avait eu un problème mécanique avant de s’élancer sur la boucle. Un incident qui n’entrave en rien l’attachement du quinquagénaire à sa vieille voiture « à la gueule bizarre ».
Les motards étaient à la fête sur et en dehors du circuit
Ce que Pierre Hardy recherche, ce n’est pas la performance : « Ici, tout le monde se connaît.
On est une bande de copains.
Dès que l’un de nous a un problème, il y en a toujours un autre pour donner un coup de main ».
En effet, nombreux sont ceux qui poussèrent la Darmont Spécial tout au long de la soirée pour l’aider à démarrer.
Une ambiance chaleureuse aussi observable le long du circuit. Les pilotes n’étaient pas avares de salutations à l’intention du public.
Car l’objectif, comme le rappelle Pierre Hardy, « c’est de jouer. »
DEUX PONOTS FONT LES HONNEURS DE LA PRESSE
Sophie Raynouard
Ancienne institutrice, Sophie Reynouard fait désormais référence dans le monde de la gastronomie angevine. Elle a notamment redonné au crêmet ses lettres de noblesse.
D’une interrogation est née une passion. Institutrice dans une première vie durant 20 ans, en région parisienne notamment, Sophie Reynouard s’est demandé un jour pourquoi l’Anjou n’avait pas de spécialité culinaire connue et reconnue. Pas plus que de fromage, d’ailleurs, alors qu’il en existe plus de 350 variétés en France. « Et alors que l’Anjou, comme la Touraine, est le jardin de la France ! Je me suis dit que ce n’était pas possible et je me suis mis en devoir de partir à la recherche des plats traditionnels angevins », confie la Saumuroise en souriant.
Installée au Puy-Notre-Dame avec son époux, Guillaume - le vigneron du Manoir de la Tête rouge -, Sophie Reynouard a pris un plaisir gourmand à jouer les Indiana Jones des recettes angevines. Elle a interrogé les anciens, arpenté les brocantes en quête de vieux livres de gastronomie, consulté les archives… Et converti à sa cause François Deplagne, le chef du restaurant L’Alchimiste à Saumur. A eux deux, ils ont revisité quelques grands classiques de la gastronomie angevine, tel le fameux cul de veau à l’angevine. Ce qui leur a valu d’être invités dans l’émission La Quotidienne sur France 5. Mais ça ne fait pas un menu !
« On croit souvent que je suis la crémière ! »
Alors, quand sa « bonne-maman » lui a lancé le défi d’élaborer un crêmet d’Anjou, elle s’est replongée dans ses grimoires. Elle a retrouvé une trace de ce dessert lacté en 1702. « Ce qui en fait l’un des plus vieux desserts de France ! », savoure-t-elle. Elle a découvert que Curnonsky, le premier critique culinaire français - et angevin - en avait fait son dessert préféré. « Parce qu’on a l’impression de manger un nuage », disait le prince des gastronomes qui comparait volontiers le crêmet d’Anjou au brocciu corse pour son caractère intransportable. Elle en a analysé les variantes - le crêmet d’Angers qui contient du fromage blanc n’est pas le crêmet d’Anjou -, persuadé des chefs de le remettre au goût du jour, fait un livre et même relancé une activité de faïence pour en concevoir les moules. Céramiste à Doué-la-Fontaine, Karin Chopin-Lalliérou fabrique chaque semaine une centaine de petits moules à crêmet en grès. En quatorze nuances de grès. « On croit souvent que je suis la crémière », rigole Sophie Reynouard qui s’est mis en tête de déposer le brevet de la recette du crêmet. « L’Anjou n’a pas de spécialité mais le crêmet pourrait être la première recette protégée au Patrimoine immatériel », dit-elle encore.
Historienne - sans le diplôme - de la gastronomie angevine, la quadra aux couettes et à l’éternel sourire est désormais associée dans le projet « Un plat pour l’Anjou » (lire ci-dessous). Une associée militante d’un plat identitaire qui s’est déjà attaché les services de l’École supérieure d’agricultures d’Angers (ESA) et de l’Ecole supérieure de tourisme et d’hôtellerie de l’Université d’Angers (ESTHUA). « Parce que ça ne doit pas rester un truc entre chefs et qu’on ne peut pas fabriquer une recette comme ça » assène-t-elle.
Son livre sur la cuisine des vendanges attendra encore un peu.
Maine-et-Loire - Son plat préféré
« Je crois que c’est le cassoulet mais je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être mes origines pieds-noirs ? Comme j’adore aussi le couscous et le gâteau nantais pour le goût du rhum. Mais curieusement, je déteste le poisson et pourtant j’adore le beurre blanc qui va avec ! J’essaye d’en faire mais il y a toujours cette odeur… Au restaurant, ça peut passer. »
François LACROIX
francois.lacroix@courrier-ouest.com
Isabelle Isabellon
Tel est le titre de la bande dessinée écrite par Isabelle Isabellon sur le Grand Prix Rétro. Les intéressés pourront participer à une souscription ce week-end.
Peintre en décor, Isabelle Isabellon a eu l’idée de créer une bande dessinée avec comme toile de fond le Grand Prix Rétro, qui se déroulera ce week-end, dans les rues du Puy-Notre-Dame. Dès son arrivée au Puy-Notre-Dame, l’artiste a été séduite non seulement par la petite cité ponote mais aussi par cet événement qui fait rayonner la cité chaque année en juillet.
Isabelle Isabellon pose les jalons de son histoire : « Tous les ans, en juillet, se déroule au Puy-Notre-Dame, petite cité de caractère du Maine-et-Loire, un Grand prix Rétro. Cette réunion de voitures et de motos anciennes d’avant 1925 attire de très nombreux passionnés. Pendant deux jours, le village se met à l’heure rétro ». Les dessins sont l’œuvre de Sébastien Valembois .
Naturellement, l’auteur de « La disparue du Grand Prix », met en scène un personnage et une voiture. « Augustin, jeune mécanicien issu d’une famille de vignerons, se met à la recherche de la voiture disparue de son arrière-grand-père. Cette automobile de légende, la Bugatti T35, était dans la famille autrefois. Elle avait appartenu à un célèbre pilote dans les années 1910 ! »
« Il reste encore quelques planches à coloriser »
Cette Bugatti a disparu en 1940 au moment de la bataille des Cadets à Saumur. Mais n’est-elle pas encore existante quelque part ? Le suspense est créé et le lecteur découvrira, au fil des intrigues, si Augustin retrouve sa « chère disparue », avec laquelle il pourrait disputer le Grand Prix Rétro.
Formée à l’institut supérieur de peinture décorative de Paris (IPEDEC), Isabelle Isabellon a créé son entreprise au Puy-Notre-Dame. « Le Grand Prix Rétro m’a tout de suite enthousiasmé, et l’idée d’une histoire autour de cet événement a germé », confie celle qui estimait que le meilleur support était une bande dessinée, en étant elle-même lectrice. « Le scénario écrit, j’ai proposé à mon neveu, Sébastien Valembois, dessinateur, de m’accompagner sur ce projet. La bande dessinée est pratiquement terminée. Il reste encore quelques planches à coloriser avant sa mise à disposition du public ».
L’auteur sera sur place samedi et dimanche, au stand du Grand Prix Rétro, afin de recueillir les souscriptions de ceux qui souhaitent se procurer la bande dessinée de 72 pages à un tarif préférentiel.
« L’expérience m’a beaucoup plu »
La création de cette bande dessinée est une histoire de famille, Isabelle Isabellon s’étant associée à son neveu, le dessinateur Sébastien Valembois, qui a connu un parcours atypique avant de s’orienter vers l’illustration. « Étudiant médiocre en BEP électronique, je griffonnais de petites histoires, sans queue ni tête, dans les marges de mes cahiers. Puis j’ai décidé de m’orienter vers le monde du cinéma et le métier de projectionniste. Et cet univers où l’on est seul pendant les projections a fait naître en moi l’envie de dessiner, de créer, de produire. Jour après jour, je noircissais mes carnets de croquis, je m’essayais à l’aquarelle et là , ce fut comme une évidence : je devais m’orienter vers la profession d’illustrateur, mais cette fois en autodidacte. Mon implication dans l’illustration de la bande dessinée « La disparue du Grand Prix » est une première. L’expérience m’a beaucoup plu. »