LE PUY NOTRE DAME

Illumination



Le père Epagneul



Le tombeau de la famille Epagneul au cimetière du Puy notre Dame

L'année dernière, en taillant ma glycine, rue des Hotels, j'aperçus trois missionnaires du Benin qui sortaient de l'église.
Ils s'arrêtèrent pour me demander où se trouvait le cimetière et si je connaissais leur père fondateur du nom de Michel Epagneul dont le berceau de famille se trouvait au Puy Notre Dame
Par chance je me rappelais que j'avais écrit un article sur ce prêtre dans le bulletin municipal de novembre 1990.
Je pus donc les renseigner à leur grande satisfaction
Je me permets de revenir sur le destin extraordinaire de cet homme né 21 juillet 1904 au Puy-Notre-Dame, mort le 8 octobre 1997 à Paris (XVIe ) ;
Il fut prêtre du diocèse de Paris (1930-1935), dominicain et fondateur des Frères missionnaires des campagnes (1943).
Fils de petits commerçants qui exploitaient aussi un vignoble dans la vallée du Layon, Michel Épagneul grandit entre un père athée et une mère profondément chrétienne.
À l’issue de ses études faites à Chavagnes (Maine-et-Loire), à l’institution Saint-Louis de Saumur, à Saint-Maurille d’Angers et au collège Grand-Lebrun des Marianistes de Bordeaux-Caudéran (Gironde), il voulut s’orienter vers la prêtrise.
Mais, son père, contrarié par sa vocation, lui demanda de faire d’abord son service militaire.
Il entra donc deux ans plus tard (1925) au séminaire de Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux (Seine, Hauts-de-Seine) et fut ordonné prêtre en 1930 pour le diocèse de Paris.
Il accepta la proposition de son archevêque, le cardinal Verdier, qui l’envoya comme économe et professeur au séminaire des vocations tardives de Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux (Seine-et-Marne).
Il n’y resta que cinq ans car, désirant depuis longtemps être religieux, il rejoignit en 1935 le noviciat des Frères prêcheurs à Amiens, puis, l’année suivante, le couvent du Saulchoir en Belgique pour poursuivre ses études qu’il termina en 1939.
Assigné au couvent d’Étiolles (Seine-et-Oise, Essonne), il devait faire partie d’une équipe de pères destinés à l’apostolat rural lorsqu’il fut mobilisé et consigné successivement en Gironde, dans la Drôme, puis à la citadelle de Bonifacio en Corse. Ayant regagné son couvent après sa démobilisation, il s’engagea à lutter contre la déchristianisation qu’il avait découverte entre 1930 et 1935 dans le diocèse de Meaux.
Michel Épagneul fit ses premières missions dans des petits villages de la plaine de Meaux.

Fondateur des frères missionnaires des campagnes



Devant les difficultés à obtenir de l’Ordre du renfort pour mener son apostolat, il conçut, au cours d’une retraite qu’il fit en janvier 1943, le projet de fonder un institut missionnaire destiné aux campagnes déchristianisées et qu’il appellerait les Frères missionnaires des campagnes (FMC).
La congrégation fut officiellement fondée le 3 octobre 1943 et implanta son premier prieuré à La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne).
Michel Épagneul en fut le prieur et dut assurer avec ses FMC la charge des paroisses de La Houssaye (le père Épagneul en devint le curé, le 28 avril 1944), de Crèvecœur et des Chapelles-Bourbon.
La nouvelle fondation prit son essor, notamment en encourageant une présidente nationale de la JACF, Ghislaine Aubé, qui sera « la première sœur missionnaire des campagnes » (décision prise en février 1944), à créer la branche féminine des FMC. Les FMC et leurs auxiliaires, les Sœurs des campagnes, virent leurs effectifs augmenter rapidement. Les FMC étaient 50 en 1947, 60 en 1949 (deux tiers de Frères prêtres, un tiers de Frères auxiliaires), 121 en 1959 et 135 en 1962 répartis en onze prieurés.
Leur mission consistait à vivre dans des prieurés considérés comme de solides ancrages dans des secteurs à partir desquels les FMC pouvaient mener leur apostolat rural. Chargés de plusieurs paroisses, ils exerçaient toutes formes d’apostolat complémentaires de la charge paroissiale, assuraient diverses prédications, animaient des aumôneries d’Action catholique rurale, etc. Tous les Frères travaillaient manuellement. Le travail était pensé comme une valeur apostolique car il facilitait les contacts, il s’agissait de « faire corps avec le monde rural » et d’affirmer un apostolat de présence selon le temps dont les Frères disposaient, les besoins du prieuré, les exigences de l’entraide au village et de l’Action catholique.
Si le projet de Michel Épagneul était avant tout religieux, il reposait néanmoins sur une conception du social qui se refusait à analyser le monde rural comme un espace dont la marginalisation serait inéluctable. Il contribua, par l’insertion de sa fondation, à maintenir une animation sociale et religieuse de certaines campagnes françaises menacées de désertification. Il s’efforça de créer des solidarités à l’échelle des communautés villageoises sans forcément recourir aux organisations syndicales, à la différence d’autres missionnaires comme les prêtres-ouvriers qui choisirent d’être au cœur des aspirations du mouvement ouvrier.
En 1961, l’élection d’un nouveau prieur, Léon Taverdet, marqua une nouvelle étape dans la vie de Michel Épagneul. Il quitta La Houssaye-en-Brie d’abord pour le presbytère, puis le prieuré Notre-Dame de Bethléem des Sœurs des campagnes à Lombreuil (Loiret). En 1981, il se retira dans un petit prieuré destiné aux frères âgés à Luzillé (Indre-et-Loire), mais sa santé s’altérant, il fut pris en charge par les Petites sœurs des pauvres jusqu’à sa mort.
Les Frères Missionnaires des Campagnes FMC forment une congrégation religieuse fondée le 3 octobre 1943 à La Houssaye-en-Brie (Seine-et-Marne) par le dominicain Michel Épagneul (1904 en Anjou - 1997), pour l'évangélisation du monde rural, par un apostolat sous toutes ses formes (prédications de missions, aumôneries de mouvements d'action catholique, écoles, travail salarié...)
Les Frères peuvent être prêtres ou laïcs ; ils font vœu de pauvreté, de chasteté et d'obéissance; ils vivent en communauté d'au moins trois frères. En France, les Frères Missionnaires des Campagnes sont répartis dans 14 prieurés. Les F.M.C. sont présents en Afrique (Burkina-Faso, Bénin,Togo) (quatre prieurés) depuis 1969, au Portugal depuis 1972 quitté en 1999, au Brésil (deux prieurés) depuis 1989.