7 Février 2025 La collégiale au 19ème siècle par l'abbé Tusseau
Par Dominique Monnier, mardi 4 février 2025 à 06:43 :: Informations cantonales
LE PUY NOTRE DAME
Les commerces de la commune sur la rue Saint Denis et autres de 1948 à 2020
Après vous avoir présenté la rue Notre Dame et la rue de la Collégiale, j'ai poursuivi mon énumération sur une autre quartier de la commune
Découvrez le
Nous arrivons au carrefour de la rue de la Collégiale, des Ducs d'Aquitaine et de la rue Saint Vincent
Les rues sont étroites, mais imaginez les années 1950, sans sens interdit, avec le bar Legout d'un côté, le garagiste Mary en face avec un trottoir encombré de véhicules et l'arrivée de la rue venant de Thouars et de Chavannes
Il y avait de l'ambiance, surtout rue Saint Denis
A Paris, la réputation de l'artère de ce nom est connue
Au Puy Notre Dame, nous n'étions pas en reste mais pas de la même façon
Cette rue était vivante, surtout sur les trottoirs, où les joutes verbales mémorables des habitantes étaient fréquentes
Il est même arrivé au maire que j'étais de venir séparer les habitantes de la rue qui se battaient avec des balais
Mais ce n'est qu'un clin d'oeil sympathique, revenons à nos commerces
2 rue Saint Denis Le garage automobile de Monsieur Mary, suivi par Monsieur Girard, racheté ensuite par Messieurs Poirier, Barbet et Bucher
Il se transformera en garage de réparation pour vélos avec Monsieur Cochin.
Monsieur Réveillère, prendra la suite en qualité d'ébéniste et le transformera en maison d'habitation
1 rue Saint Denis,
en face s'est installé dans les années 2000, un cabinet d'infirmières
6 rue Saint Denis
On trouvait le bourrelier Mr Bourdin et une petite épicerie, celle de Madame Michelet dont la fille a été longtemps la secrétaire de Mairie de Messieurs Civrais et Guyard
En descendant route de Thouars,
5 rue Saint Nicolas
L'entreprise Robert Colas, plâtrier.
La carrière de Robert, connu pour ses jeux de mots, se terminera malheureusement en mangeant au Bouchon Ponot.
Un peu plus bas,
15 rue Saint Nicolas
Souvenez vous l'ami Gérard Griffault qui avait transplanté son garage situé rue des Quints
En face aujourd'hui, se trouve notre ébéniste Bertrand Isabellon qui a été précédé par Monsieur Reveillère
Remontons au
3 rue des Ducs d'Aquitaine
Le Crédit Agricole a installé un bureau quelques années
et juste derrière au
2 rue du Parc
A l'angle de la rue des Ducs d'Aquitaine et de la rue du Parc existait la menuiserie de Mr Gasté dont la fille Alice officiait sur l'harmonium de l'église
Cette menuiserie fut vendue à Georges Houet et a été remplacée en partie par le Crédit Agricole
1 Rue des Ducs d'Aquitaine
Avant Philippe et Françoise Gourdon, et avant 1939, l'étude du notaire Me Edeline, prédécesseur de Me Monnier
terminons ce quartier par
6 Impasse du Sablant
derrière la salle des fêtes
Lorsque la mairie s'est transportée où elle est actuellement, Eric Segret a acquis le hangar du fonds et a transféré son entreprise de plomberie, chauffage et toiture avec entrée par l'impasse
6bis, impasse du Sablant
Il a ensuite cédé une partie des bâtiments à Monsieur Martin qui a pris sa suite et qui l'a ensuite rétrocédé à un carreleur, Monsieur Tozzi
VAUDELNAY
Les pompiers et la caserne
La caserne, un nom curieux pour une épicerie !!!
Savez vous que ce bâtiment abritait en réalité la caserne des pompiers qui existait sur la commune
Malheureusement les trois communes du Puy Notre Dame, Vaudelnay et Montreuil Bellay étaient les seules
à avoir trois compagnies en 7 kilomètres dans le Maine et Loire
Le colonel d'Angers nous avait en ligne de mire car cela occasionnait des frais importants
La décision fut prise de regrouper le Puy Notre Dame et le Vaudelnay dans les bâtiments neufs du Puy Notre Dame
Il est certain que le fait d'être au milieu des sept kilomètres a favorisé cette décision
Le bâtiment communal s'est donc trouvé libéré et la municipalité a décidé d'ouvrir une épicerie
En souvenir de la compagnie, il a été conservé le nom de "La caserne" ce qui a été une bonne initiative
Il faut admettre que ce petit magasin fait plaisir à voir et qu'il s'agit d'une véritable réussite
Les propriétaires ont su le garnir et, pour le plaisir des habitants, on trouve de tout à des prix aussi abordables que dans les grandes surfaces
La publicité par internet est parfaitement remarquée et très utile
Bravo à la municipalité pour cette reconversion
LE PUY NOTRE DAME/VAUDELNAY/BROSSAY/SAINT MACAIRE DU BOIS
Vu sur le site de l'ESPV
Une victoire exceptionnelle pour nos U15 !
Nos U15 ont littéralement survolé leur match contre l'Olympique de Saumur
avec un score sans appel de 9-1 !
Un résultat qui témoigne de leur cohésion et leur détermination.
Ils ont montré toute la force de leur collectif,
à l'image de leur photo de vestiaire,
dédiée à leur coéquipier Tom.
Un moment de solidarité qui en dit long sur l'esprit de l'ESPV.
Bravo les jeunes ! Continuez comme ça !
Cela valait un bien un petit article sur le blog
Bravo à tous les joueurs, entraineurs et dirigeants et bénévoles
Ce sont des moments inoubliables dans la vie d'un jeune joueur
LE PUY NOTRE DAME
Commerçants et artisans, professionnels
A la Paleine
Notre village a la chance d'avoir un hôtel haut de gamme
et des logements de qualité qui conviennent
aux séminaires d'entreprises
MERCREDI 5 FEVRIER 2025
LE PUY NOTRE DAME
Grand prix retro 26 et 27 Juillet 2025
Il aura lieu sous une autre forme en 2025
Les fédérations imposent aujourd'hui des obligations qui obligent les organisateurs à changer la formule
Réglementation sans doute, mais on ne peut m'empêcher de se poser une question ?
La réussite d'une petite association locale gênait elle la réussite des grandes organisations de celles adhérentes à ces fédérations !
Je le pense personnellement
Toujours est il que l'association du Grand Prix soutenue par la Mairie et la Sous Préfecture et les deux fédérations ont validé un nouveau projet
Programme
Le vendredi soir, régalade dans une rue du village avec l'ambiance ponote
Le samedi :
Bourse d'échange
Balade rétro pour une découverte du patrimoine régional avec un repas dans un lieu d'exception et sa visite
Samedi soir concert dans le parc de la mairie
Dimanche :
Bourse d'échange
Parcours d'agilité
Montée historique ( vue imprenable sur l'église, co-pilotes autorisés, pas de limitation de vitesse)
MONTREUILLAIS
Palmarès du salon des vins d'Angers
Médaille Grand Or
Saumur Blanc 2022
Domaine des Caviers
Claude Mesnard
Montreuil Bellay
Saumur Rouge 2023
The Cab
Domaine de la Paleine
Le Puy Notre Dame
Saumur Puy Notre Dame 2022
Domaine de la Paleine
Le Puy Notre Dame
Médaille Or
Saumur Blanc 2023
L'Enchanteur
Domaine Armand David
Vaudelnay
Saumur Blanc 2023
Le Clos Riel
Domaine des Matines
Brossay
Saumur Rouge 2023
Siebrit
Domaine Armand David
Vaudelnay
Médaille Argent
Cabernet d'Anjou 2024
Domaine des Iris
Joseph Verdier S.A.
Montreuil Bellay
Crémant de Loire Blanc
Prestige d'Armand
Domaine Armand David
Vaudelnay
LE PUY NOTRE DAME
Charcuterie "La Ponote"
Information :
Suite au cambriolage que la Ponote a subit le 20 septembre 2024
je suis convoqué au tribunal vendredi 7 février à 14h,
la charcuterie sera donc fermée vendredi après midi
merci de votre compréhension.
Elvis Lebastard
MARDI 4 FEVRIER 2025
LE PUY NOTRE DAME
Commerçants et artisans, professionnels
On continue sur les professionnels du Puy Notre Dame
avec notre pharmacien Philippe Robin et son équipe
à votre service
Bravo à tous
L’EGLISE AU PUY NOTRE DAME AU XIXème SIECLE
par l'abbé Tusseau, curé, sur l'almanach paroissial en 1914
Nous savons dans quel état de ruine se trouvait notre église, quand elle fut rendue au culte après la Révolution, en 1802 ; le délabrement de ses murs et la pauvreté de ses ornements contrastaient péniblement avec les richesses et la prospérité dont elle jouissait quelques années auparavant.
Dans un inventaire du mobilier fait en 1806, on ne put trouver dans l’antique église royale et collégiale de la Bonne Dame du Puy que six chandeliers d’autel en cuivre, un calice d’étain, un ciboire et un ostensoir en cuivre argenté ; tout le reste de ses meubles, rentes, revenus, argenterie, avait disparu dans le pillage de l’anarchie. Quand les jours de désordre furent passés et que la paix fut rendue à la religion, M. Morry et après lui M. Duchesne, curés du Puy Notre Dame, entreprirent de restaurer leur église ; mais, soit que l’on craignit toujours un réveil offensif de l’esprit révolutionnaire, soit que la misère engendrée par dix années de bouleversement fût encore trop grande, les ressources nécessaires pour cette œuvre pressante furent longues à venir. Ce fût guère qu’en 1818 que, le mal paraissant conjuré définitivement, les bourses commencèrent à se délier.
M. Morry pensa d’abord à la réparation de l’orgue, dont la puissante voix relève si majestueusement l’éclat des solennités religieuses. Il s’adressa à un facteur d’orgues de Chateaudun (Eure et Loire), M.Charles de Momigny, qui fit un devis de ce qu’il avait à réparer provisoirement dans l’orgue, pour le remettre en état. Mais ce devis s’étant élevé à la somme de 3.000 francs, le conseil de fabrique rejeta le devis de M.Morry ; l’orgue fût abandonné, il resta encore quelques années dans son jubé comme objet décoratif, mais plus tard il fût vendu ou plutôt donné à un revendeur pour le prix dérisoire de 150 francs. La Révolution avait déjà pris le plomb afin de l’employer à son usage ; la restauration en vendit le buffet pour se procurer un peu d’argent. Ainsi disparut pour jamais cet ornement de notre église qui pendant deux cents ans avait embelli les offices divins et lancé sous les voûtes sonores ses graves et imposantes harmonies.
On fut plus heureux du côté du clocher. Une souscription ouverte dans la paroisse, en 1818, pour la refonte des cloches brisées avait réalisée la somme de 1359fr,50. Alors le conseil de fabrique rédigea un cahiers de charges pour servir à l’adjudication au rabais de la grosse cloche. Il y était spécifié, en autres clauses, que la cloche sera garantie pendant trois ans et ne sera définitivement acceptée qu’à cette époque.
La moitié du montant de l'adjudication sera payée à l'adjudicataire, dès que la cloche montée aura paru avoir le son convenable; l'autre moitié sera donnée, en partie au bout de dix huit mois, et le reste trois ans à partir du jour où elle sonnera.
Ceux qui voudront se porter adjudicataires seront tenus de présenter un certificat, visé par le maire de leur commune ou de celle, où ils ont travaillé, constatant qu'ils sont habitués à fondre des cloches; ils fourniront en outre une caution qui se soumettra aux dépens, dommages et intérêts résultant de la non-éxécution du marché. L'inscription, contenant les noms de la cloche, son poids, l'année, les noms du parrain et de la marraine, celui du prêtre qui l'aura baptisée, sera gravée sur la cloche sans aucune rétribution, et telle que le bureau des marguilliers la donnera avec le moins de lettres possible.
Le marché fût arrêté et signé le 21 mai 1818.
L'adjudicataire fût le sieur Henry, fondeur, du département des Vosges, qui, le 11 septembre suivant, livrait à la fabrique la nouvelle cloche, pesant 3876 livres, 392 de plus que l'ancienne.
Il fallut attendre onze ans avant de pouvoir refondre la seconde cloche, et ce fût le 8 mars 1829 que M. Duchesne et la Fabrique passèrent une convention avec le sieur Mabileau de Saumur, à raison de 1fr30 la livre de métal.
Mabileau s’engageait à refondre la cloche suivant toutes les règles et conditions usitées en pareil cas. Il s’obligeait de plus à fournir en matière neuve le métal suffisant pour donner à la nouvelle cloche le poids de 500 à 520 livres.
La vieille cloche sera transportée à Saumur, chez Mabileau, aux frais de la fabrique, comme la nouvelle sera amenée au Puy aux mêmes conditions.
Mais le fondeur accompagnera la charrette et répondra des accidents. De leur côté, les marguilliers paieront à Mabileau 600 francs comptant, et le reste de la somme un an après le jour de la livraison.
Cette petite cloche ne résista pas longtemps aux assauts redoublés de son battant ; moins de dix après elle était de nouveau cassée, et la fabrique s’adressait au même Mabileau pour en faire la refonte, en 1838. C’est la cloche que nous avons encore aujourd’hui, et qui depuis quatre vingt ans participe encore à nos deuils comme à toutes nos joies de famille. Voici l’inscription que nous avons relevée sur la cloche :
« J’ai été fondue en l’an 1838.Je m’appelle Marie. Je pèse mille. J’ai été baptisée par M. Duchesne, curé du Puy Notre Dame. Mon parrain a été M.Vieillebanc de Lernay. ma marraine Melle Soulard, épouse de M.Charles Louvet, emebre du Conseil Général de Maine et Loire.M. Charles Gay, maire. Mabileau, fondeur à Saumur. »
La grosse cloche résista davantage aux coups du marteau. Elle succombe cependant un jour du mois de mai sans qu’on puisse dire que quarante ans d’exercice l’avaient usée. Les membres du Conseil de fabrique s’adressèrent à M.Guillaume Besson, fondeur à Angers, qui accepta de refondre la cloche pour le prix de 0 fr 80 le kilo de vieux métal et de 3 fr 80 celui du nouveau. Le battant pèsera environ 65 kilos. M. Besson garantit la nouvelle cloche pendant tout le transport et jusque dans le clocher, et ensuite pendant cinq années à partir de son placement dans le clocher. Le prix de la refonte sera payable 1.300 francs comptant, et le reste un an après sans intérêts. Le marché fut signé le 27 mai 1859.
Le 13 octobre suivant, le travail était terminé, la cloche était dans son beffroi, et M.Ferdinand Chesneau, vicaire général, venait la bénir.
Après la cérémonie, le procès verbal suivant fut rédigé dans le livre de la fabrique :
« L’an 1859, le 13 octobre, nous vicaire général soussigné, avons béni une cloche, pour l’église du Puy Notre Dame, qui a reçu les noms de Marie-Rose-Louise-Charlotte-Emilie-Ysabelle, sortie des ateliers de M.Guillaume Besson, fondeur à Angers. Cette cloche, du poids de mille huit cents kilogrammes, a été payé par le prix de l’ancienne cloche, par une souscription volontaire des habitants de la paroisse, et par la fabrique. La cloche a eu pour parrain M.Charles Louvet, propriétaire du Lys, maire de la ville de Saumur, président du Conseil Général du département de Maine et Loire, député au Corps législatif, et Chevalier de la Légion d’Honneur, et pour marraine Mme Rose Baillargeau, veuve de M. Alexandre Baillargeau, propriétaire à Cix.
A cette occasion, M.Louvet et Mme veuve Tochet, sa sœur donnent à l’église deux vitraux pour les deux croisées, du fond du sanctuaire, et Mme Baillargeau un ciboire en argent vermeil. Signé F. Chesneau »
Puissent notre grave bourdon et sa petite compagne aigrelette vivre encore de nombreuses années dans leur retraite aérienne, dont la riche parure sera bientôt entièrement rajeunie !
Puissent leurs voix cadencées chanter longtemps encore l’admission des nouveaux-nés dans la société des chrétiens, et recommander aux suffrages des fidèles les âmes qui paraissent devant leur juge suprême !
Bénite par la main du pontife et placée au faîte d’une église, la cloche, en effet a un caractère sacré ; elle reçoit une mission auguste : elle est admise à tout dire et à tout publier de ce qui intéresse l’âme d’une paroisse.
Lorsque vous entendez son carillon, qu’il chante ou qu’il pleure, prêtez lui docilement l’oreille de votre âme. Ne dites jamais des accents de la cloche : « Autant en en emporte le vent »
Le vent qui les recueille et les élève vers le ciel est le souffle même de Dieu. « Aujourd’hui si vous entendez la voix du Seigneur, n’endurcissez pas vos coeurs »
Revenons à la restauration de notre église.
Ce fut surtout l’intérieur que M. Duchesne transforma, complètement, dès qu’il fut nommé curé du Puy, en 1825. Esprit actif et entreprenant, il n’hésita pas à détruire tout ce qui avait été fait avant lui, pour commencer un travail de restauration dans lequel il dépensa des sommes assez importantes pour qu’on puisse en regretter la perte puisque toute son ornementation disparut quelques années plus tard, lors de la nouvelle direction donnée par les Beaux-Arts aux travaux de réparation en 1852.
Si M. Duchesne n’a pas suivi dans son entreprise les règles de l’art et du bon goût, c’est la faute de son époque plus que la sienne. La Révolution devait engendré une décadence générale ; au commencement du XIXème siècle, l’ouvrier bâtissait sans goût, il restaurait de même. S’il y a quelque chose à regretter, c’est qu’on n’ait pas compris dans son temps comme on le comprend aujourd’hui en quoi consiste la vraie restauration d’un édifice au point de vue de l’architecture.
Afin de remédier à l’humidité des murs et de cacher la mousse verte qui les dépare et les ruine. M. Duchesne avait imaginé de les revêtir d’un léger parpaing jusqu’à la hauteur de la corniche, tout autour du transept ; il le fit ensuite barbouiller de jaune avec de larges bandes rouges, pour simuler les assises et la taille des pierres. Il fit peindre en bleu et parsemer d’étoiles jaunes les voûtes du sanctuaire et du transept. L’ouvrier choisi fut un sieur Raison Peintre à Saumur, qui exécuta le travail pour la somme de 310 francs. Ensuite, il démonta le grand autel et le transporta au milieu du sanctuaire, un peu en avant de l’endroit où il est aujourd’hui, et le fit surmonter d’un gradin , d’un tabernacle et d’un couronnement de style grec en bois peint et doré.
De chaque côté de l’autel, il plaça un ange adorateur en plâtre blanc ; puis sur les bases des quatre piliers qui font face aux quatre coins de l’autel, il mit des bas-reliefs également en plâtre représentant les évangélistes. Le tabernacle, l’exposition, les deux anges adorateurs, les évangélistes, avec une scène en relief actuellement posée sous la statue du Sacré Coeur, étaient des dons personnels de M. Duchesne qui lui avaient coûté 2.400 francs.
Il fit démolir les petits autels adossés aux colonnes de l’église et employer les matériaux utilisables à la construction de deux autels dans les chapelles latérales.
Il plaça dans celle de droite, du côté de l’évangile, l’autel de la Sainte Vierge, avec sa statue et celle de Saint Joseph, de Saint André et de Saint Jean Baptiste ; et, à gauche, du côté de l’épître, l’autel Saint Louis et les statues de Saint Roch, saint Laurent et saint Sébastien. Enfin, il fit enlever les stalles de la place qu’elles occupaient dans la première travée de la nef actuelle, et les fit placer derrière l’autel, au fond du choeur, où elles sont encore aujourd’hui.
Entre les stalles, au chevet de l’église, il posa un autel en bois sculpté et peint en noir, qu’il fit surmonter d’un grand tableau représentant l’Assomption de la Vierge, au dessus duquel il mit une statue colossale de la vierge dans la niche qu’il fit agrandir à cet effet. L’autel avait été acheté par Mme Baillargeau, de Cix, pour la chapelle du cimetière, lorsqu’elle fut restaurée, en 1822 ; il provenait, dit-on, ainsi que la statue, de l’Abbaye de Fontevrault, et il est actuellement dans la chapelle d’Artannes. La statue en terre cuite, fût donnée à l’église par M . d’Houdan, propriétaire au Puy Notre Dame ; on la voit à présent sous l’arceau du grand clocher. Quant au tableau de l’Assomption, il est dans l’église, au dessus de la porte de la sacristie ; on sait qu’il fut commandé pour le grand autel, en 1621, par Girard Lebascle, procureur de la fabrique, et peint par Jean Boucher, de Bourge, pour la somme de 240 livres.
A mesure que la renaissance des arts se développait en France, le travail de M. Duchesne devait nécessairement provoquer la critique des connaisseurs.
Tout ce que la réputation de notre église y amenait d’hommes versés dans l’architecture ne purent voir sans indignation un si beau monument aussi défiguré.
Ce furent bientôt comme un concert de plaintes et de récriminations dont le résultat fut d’attirer de plus en plus l’attention sur l’église du Puy et de la faire classer au nombre des monuments historiques.
Elle était déjà provisoirement classée depuis un an, quand Mgr Paysan, évêque d’Angers vint au Puy en visite pastorale en 1842. Amateur des monuments historiques et habile connaisseur, il vit avec peine l’affreux badigeon dont M. Duchesne avait recouvert les murs. Il lui défendit dès lors d’y rien faire sans sa permission ; et, de son côté, il travailla activement, de concert avec M. Louvet à faire classer l’église d’une manière certaine et définitive, ce qui n’eut lieu qu’en 1846.Voici la lettre que le ministre de l’Intérieur écrivit à ce sujet à M. Allain-Targé, procureur général à Angers.
« Paris 5 mai 1846.
« Monsieur le Procureur Général,
« Vous me faites l’honneur de me rappeler la recommandation que vous m’avez adressée en faveur de l’église du Puy Notre Dame, et vous me demandez d’accorder un secours pour la restauration de cet édifice, dont l’état réclame de promptes réparations.
Par une lettre en date du 31 octobre 1845, je vous ai déjà fait connaître tout le désir que j’éprouve de répondre favorablement au vœu que vous m’aviez précédemment exprimé à cet égard. Mais je vous informais en même temps que je ne pouvais prendre de décision sur cette demande de secours avant que le dossier de l’affaire eut été complété par l’envoi de plans et dessins. Les pièces réclamées à M. le Préfet de Maine et Loire, dès le 18 octobre, ne me sont point encore parvenues. Je ne puis donc en ce moment que classer définitivement l’église du Puy Notre Dame parmi les monuments historiques me réservant de faire instruire cette affaire, dès que les documents dont j’ai besoin m’auront été envoyés. Je ne perdrai pas de vue le vif intérêt que vous portez à cet édifice, et j’espère que l’avis de la Commission des monuments historiques me permettra de concourir à sa restauration.
« Signé : Le Ministre de l’Intérieur »
Comme dans tous les monuments de second ordre où le gouvernement intervient de la mise de ses fonds, l’argent fut long à venir pour commencer des travaux qui étaient cependant d’une extrême urgence au point de vue de sa solidité et de la conservation de l’église. En 1849, M. Joly, architecte du Département de Maine et Loire, vint lever le plan de l’église et l’envoya à Paris avec un devis des travaux à faire, montant à la somme de 46.000 francs. Le devis fut rejeté et réduit l’année suivante, par le même architecte, à 230.000 francs. Alors seulement, le gouvernement accorda une subvention de 20.000 francs que M. Louvet qui dès le début s’était toujours intéressé au succès de cette affaire, annonça à M. Renou, curé du Puy, dans la lettre suivante que nous sommes heureux de pouvoir reproduire :
"Paris 14 février 1851"
« Monsieur et cher Curé
« Une subvention de dix mille francs a été votée ce matin par le Comité des monuments historiques en faveur de notre église du Puy.
Semblable subvention de dix mille francs a été promise dans la même séance par M. le Directeur des cultes sur les fonds de son ministère.
Total vingt mille francs sur un devis qui s’élève, selon le rapporteur à trente mille. Mais ces vingt mille francs de subvention ne nous sont provisoirement accordés que sous la condition que les dix mille francs qui restent à faire soient fournis par la commune ou le département.
« Je vais voir M. le Rapporteur et M. le Président du Comité, afin de leur démontrer de nouveau combien le Département et surtout la commune sont impuissants à faire la moindre allocation.
« Le département n’a pas de fonds libres sur son budget. La commune est pauvre et obérée. J’ai peut d’échouer. Ce serait vraiment faire naufrage au port. Pour m’aider à conjurer ce malheur, ne pourriez vous pas, après avoir vu le maire, m’autoriser à offrir une petite somme au nom de la commune et de la fabrique. Saignez vous aux quatre veines, c’est le moment. Nous touchons au succès. J’attendrai votre réponse avant de voir M.Mérimée, rapporteur, et M. de Malleville, président du Comité, qui se sont montrés très bienveillants pour nous dans cette affaire.
« Signé : Louvet »
La commune fit preuve de bonne volonté et reconnut l’urgence des travaux en votant la somme de cinq mille francs. La fabrique, qui n’avait d’autres revenus que ceux qui sont nécessaires à l’entretien du culte, donna cependant seize cents francs, provenant de l’amortissement d’une rente. M. Louvet fournit le surplus.
Enfin, après de longs délais, on annonça, vers le mois de mars 1852, que les travaux allaient commencer prochainement. L’église était sauvée de la ruine
L. Tusseau